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Une boîte à idées.
A la fin du siècle dernier, j'avais racheté un certain nombre d'objets lors de la rénovation de l'hôtel Sheraton Montparnasse à Paris. Parmi ces objets, il y avait une sorte de colonne d'environ un mètre trente de haut, pourvue d'une fente au sommet, et marquée "Guests comments" (commentaires des hôtes).
Lors de l'élection de l'équipe Ribero en 2001, étant pour un bref moment au cabinet du maire, j'ai installé cette sorte de boîte aux lettres dans le hall de la mairie, avec un panneau "boîte à idées", et j'ai fait par ailleurs connaître sa présence par diverses communications.
C'est fou ce que les gens ont pu y déposer : très peu de délires ou d'utopies, pas tellement d'insultes, mais surtout des idées concrètes d'améliorations, parfois d'apparence minime, du quotidien.
Ces suggestions étaient en général très aisées à mettre en oeuvre, et ça ne coûtait rien. On pouvait même trouver de judicieuses propositions d'économies.
Après mon départ, la boîte est restée plusieurs mois, mais plus personne ne l'ouvrait. Avec la nouvelle équipe, je pense qu'elle a été mise aux poubelles.
C'est une constante que les gens qui n'ont pas d'idées ne veulent surtout pas connaître celles des autres.
Par exemple, si on avait fait une enquête auprès de la population, comme cela se fait dans les communes où le caporalisme n'est pas une règle absolue, nous ne nous serions certainement pas retrouvé avec ces abominables réverbères qui enlaidissent l'avenue Clemenceau pour longtemps.
Donc, je pense que mettre une boîte à idées à la disposition des citoyens, avec une obligation de réponse à ceux qui laissent leur nom et leur adresse, et éventuellement l'évocation des suggestion présentées devant un comité ad-hoc, me paraît souhaitable, dans une ville qui va mal et où il ne faut négliger aucune contribution.